mardi 18 décembre 2012

Weihnachtsfeier, Weihnachtsmarkt, Weihnachtsfeier...

Le mois de décembre en Allemagne c'est éprouvant. Il faut pouvoir envisager de ne se nourrir que de Glühwein (vin chaud), de Lebkuchen et de biscuits de Noël ! Parce qu'entre les fêtes de Noël au bureau, dans la colloc et avec les amis, et les marchés de Noël à Mayence et à Wiesbaden...

J'ai été quelques fois au marché de Noël de Mayence, d'abord avec Martin, puis avec Aline et Hélène, et puis j'ai été au marché de Noël de Wiesbaden avec Bertille la veille de rentrer à la Réunion.

Le truc chouette c'est que la plupart des stands des marchés de Noël sont vraiment traditionnels, on y vend de la vraie bouffe de Noël ou des vraies spécialités allemandes (pas des pizzas ou des burgers quoi) et des objets d'artisanat (pas des râpes à légumes ou des produits miracles à faire briller l'évier).
Et puis avec ses petits tonneaux, le village de Noël de Mayence est trop choupichou <3



 Marché de Noël de Wiesbaden, ou le "Sternschnuppenmarkt", le marché de l'étoile filante








dimanche 16 décembre 2012

Week end post-Erkältung et visite du Schloss Freudenberg à Wiesbaden

On s'en serait douté, après le séminaire-Koh Lanta vient le retour de bâton : le rhume !
Et j'ai vécu là l'une des pires "Erkältung" de ma vie (littéralement en allemand "prendre froid") !!
Au retour à Mayence, il a neigé et la ville est toute blanche, c'est bizarre de ne plus rien reconnaître de al ville où on habite. Du coup j'arrête d'aller au travail en vélo parce que ça devient un peu dangereux, et puis de toutes façons je suis shootée aux capsules de thym (j'ai décidé que l'Humex c'était de la merde et que quand tu l'arrêtes au bout de 4 jours t'es au plus mal alors autant s'en passer).
Je vais quand même bosser parce que ce serait un peu la déprime à la maison, mais avec mon chef qui me regarde plein de pitié, les réflexions de tout le monde sur le mode "oh lala mais t'as l'air vrééééément malaaaade !"/ "ah oui tu ressembles plus du tout à ce que tu es d'habitude hein", et les liiistes de trucs qu'il faudrait que je fasse pour aller mieux...
Pourtant ça se voit que je me soigne, un coin entier de mon bureau est consacré aux pastilles aux plantes, aux gouttes pour le nez, aux capsules de thym, litre d'infusion citrons frais-miel-gingembre, mouchoirs et vaseline (un pot énorme marqué "Deutsche Qualität", je ne veux pas savoir ce que cela signifie !).

Bref au bout de 10 jours je suis remise (enfin presque) et lorsque Hélène et Aline viennent passer le week end chez moi pour faire une surprise à Fred dont c'est l'anniversaire, je me laisse sortir de chez-moi. On a fait une tarte au poireau (je vous raconte pas la mission pour trouver les rouleaux de pâte à tarte dans un supermarché allemand, ils les rangent au rayon "Daily" avec les sandwiches !) et j'ai fait des muffins parfum Lebkuchen. Les Lebkuchen (prononcer "Lèbcourren") ce sont des petits morceaux de pain d'épices (parfois en forme d'étoile ou de bretzel ou de coeur) fourrés aux fruits confits ou à la confiture d'orange amère et recouverts de chocolat (et c'est trop bon).
Eh ben moi je les ai fait dans des moules à muffins et c'était tip top, je rapporterai des cargaisons d'épices à Lebkuchen en partant, histoire d'assurer mes longues soirées d'hiver en France.

Après l'arrivée de Fred et la SUPRIIIIIISE nous allons au Schon Schön, un des gros clubs de Mayence et je bois un Club Maté pour tenir la nuit. Oui, petit touriste berlinois, tu sais bien ce qu'est un Club Maté, c'est cette limonade à base de maté (plante d'Amérique Latine un peu comme le thé) que tu as pu siroter le long de la Spree lors de tes soirées d'été à Kreuzberg !
Et bien une suggestion: ne bois pas de Club Maté si tu veux te coucher dans moins de 10h !! Non seulement j'ai tenu jusqu'à 4h du mat alors que je sortais du rhume du siècle, mais en plus je n'ai simplement PAS dormi de la nuit.
Bref quelques heures plus tard, petit brunch chez Raphaël et nous partons à Wiesbaden visiter le Schloss Freudenberg où travaillent Martin. Je pars en voiture avec Hélène qui a les mêmes goûts musicaux que moi, alors on se met de la chanson poubelle genre Lady Gaga, Sherifa Luna et Andrea Bocelli et Hélène Segara.

On arrive au château où Martin nous fait visiter. Le Schloss Freudenberg n'est pas un château comme les autres, c'est un musée pour la redécouverte de ses 5 sens (mais avant c'était un château et puis une maison où les aryens enfantaient des aryennes pour faire des bébés et les envoyer à la guerre à 17 ans, et puis un orphelinat) (bref grosse ambiance quand on arrive).
Il y a plein d'activités à faire tout seul ou avec des copains ou avec des enfants (on était un peu tout ça à la fois) comme faire bouger un pendule de 3 différentes manières, faire clapoter l'eau dans un gong en frottant les poignées avec ses mains mouillées, faire sonner différentes cloches...
Nous sommes aussi passés dans un couloir complètement obscur, avec des obstacles et différents passages, et il fallait arriver tout seul de l'autre côté. Moi qui suis plutôt maladroite dans la vraie vie (on ne rit pas, oui je suis TRES maladroite)(et je vous zut) je suis arrivée la première de l'autre côté, sans m'être cognée ou tomber (j'étais fière) (comme quoi on est plus concentré quand on nous enlève un sens). Nous avons aussi fait vibrer des bols tibétains géants dans lesquels on pouvait rentrer pour sentir les vibrations. Et enfin, nous sommes allés boire un chocolat dans le "bar de l'aveugle", un bar plongé dans le noir où travaille Sebastian, un aveugle. Il vient nous demander ce que l'on veut boire et nous l'apporte, nous buvons dans le noir et il nous aide à payer car il reconnaît les pièces et billets dans le noir contrairement à nous qui sommes déstabilisés par l'obscurité. C'était très drôle de ne se fier qu'aux voix et au toucher pour trouver une place assise, pour attraper sa tasse...et on fait aussi beaucoup plus attention au goût de ce qu'on boit.
En sortant, tout le monde s'en va en se souhaitant de bonnes fêtes pendant que je finis la visite avec Martin au château et dans le jardin. Il y a également des parcours que l'on peut faire pieds nus pour avoir différentes sensations sous la plante des pieds. Et puis l'ultime attraction consiste à s'allonger sous une grosse pierre (elle doit faire minimum 100kg) et la regarder passer à 30cm au dessus de soi sans bouger. J'ai trouvé ça plutôt marrant et relaxant mais ça ne plaît pas à tout le monde apparemment !

C'est le coucher du soleil dans le parc du château et je rentre à Mayence en bus, car chez moi c'est la fête de Noël de ma colloc. Quand j'arrive, il y a au moins 5 sortes de biscuits de Noël différents éparpillés sur la table, du vin chaud et du thé de Noël...Aaah l'esprit de Noël en Allemagne :D


dimanche 9 décembre 2012

2ème Séminaire à la Maison Oberlein en Alsace

Pour ce 2ème séminaire, je voulais partir un peu plus tôt avec Aline, histoire de revoir le groupe avec qui nous avions passé le séminaire d'introduction dans notre volontariat. Pour une raison de date, j'étais à l'Université d'été de Genshagen lorsque j'aurais dû avoir mon premier séminaire, du coup je n'étais pas avec "mon groupe".

Bref, je suis partie un vendredi soir après le travail prendre mon train pour aller à Wittlich chez Aline. Nous sommes ensuite parties en voiture le lendemain matin, il faisait à peine 1°C. Sur la route nous jubilons en voyons le panneau FRANCE et nous montons allègrement les virages qui nous mènent dans les Vosges alsaciennes. Mais la voiture d'Aline n'est pas aussi joyeuse que nous et arrivée dans la neige au sommet, à 5mn de la Maison Oberlein où nous devons passer la semaine, elle patine dans la montée et ne veut plus avancer. Aline est obligée de la garer en bas de la pente et nous marchons dans la neige avec nos sacs, valises et caisses de courses pour le séminaire (Jochen, notre "moniteur" nous avait déléguer la tâche d'acheter le vin pour la dernière soirée) en quête de la maison. Suivant un panneau trompeur, nous montons une affreuse pente glissante, pour que les riverains (tous droit sortis de L'Amour est dans le pré) nous indiquent que c'est le mauvais chemin car il est condamné. 1h plus tard, après des larmes de rage dans la neige et le verglas, nous arrivons tout de même à la Maison Oberlein (que j'avais entrevue brièvement sur un prospectus, et c'est ce qui nous a sauvé la vie) (sinon on m'aurait peut être retrouvée morte 3 semaines plus tard, gisante sous les bouteilles de Riesling, gelée, avec une jambe en moins dévorée par les chiens sauvages).







Nous retrouvons nos amis du groupe même si nous sentons que l'ambiance a changé sans nous et qu'ils ont un peu fait leur vie. On commence à nous expliquer que la vie dans la maison est géniale mais que vue son mode de fonctionnement la semaine va s'apparenter un peu à Koh Lanta.

 




La Maison du Pasteur Oberlein a effectivement une philosophie bien particulière. Après la guerre, là où tant de jeunes allemands et français étaient morts, il fallait créer un lieu de rencontres internationales pour qu'ils puissent apprendre à se connaître, s'aimer, créer l'Europe et faire des bébés Erasmus ensemble. En gros. Et puis ses fondateurs ont refusé de la relier à Fessenheim à côté, et ont installé des panneaux solaires et des générateurs au charbon avec batteries. 
Et comme, oh oui parfois ça arrive en hiver, il NEIGE (prévenez TF1 on a un scoop !!), la maison ne produit pas beaucoup d'électricité à partir du solaire. Du coup, on marche sur les batteries à partir de 23h, les sèches cheveux qui consomment énormément sont bannis, il y a de petits chauffes-eau à bois pour l'eau des douches. Le hic c'est que le poële à bois pour la douche des filles étant cassé, soit elles se douchent à 14-20°C, soit elles ne se douchent pas. Les filles du groupe Sud ont fait leur choix apparemment puisqu'elle nous ont directement dit qu'elle avaient pris 2 douches dans la semaine...
Et là je me dis "La semaine va être longue". Heureusement, j'ai réussi à moner un lobby pour l'hygiène dans mon groupe (tout de suite on s'entend mieux !) parce que ma 1ère tentative de faire du feu (mais je l'ai fait !) s'est avérée être un échec (je me suis plantée une énorme écharde dans la main en sciant mon bois, ça s'est infecté, j'avais mal et en plus l'eau de ma douche est restée froide et j'ai décidé que la vie ne m'aimait pas). Finalement en s'organisant et en tirant profit de la maligne fierté dont se faisait les mecs à aller couper du bois ("moi homme fort, couper du bois pour ta douche, femme !"), on a réussi à se doucher tous les soirs, je me suis même lavé les cheveux 2 fois dans la semaine.
Et la semaine est passée très vite, pleine d'activités interculturelles, de jeux pour faire connaissance avec mon nouveau-vrai-groupe-pour-la-vie. J'avais déjà de grosse affinités avec les français puisque Raphaël et Frédéric sont 2 volontaires à Mayence comme moi, Martin qui est à Wiesbaden vient toutes les semaines à Mayence et on fait des soirées ensemble, j'ai rencontré pas mal des autres français lors de la manif à Mayence. Le groupe des allemands est plein de filles très sympa et avenantes et les garçons sont aussi très ouverts. Et puis quand on passe 7 jours H24 ensemble, qu'on s'est présenté nos lieux de mission de façon humoristique et qu'on a fait plein d' energizers ensemble, on crée vite des liens. Pascal, Martin et Juliane une allemande, avaient aussi organisé pendant un après-midi le jeu du repas insolent. En gros, il s'agissait de se répartir en différent groupe constituant la population mondiale et de s'asseoir à des tables avec des symboles de ce que l'on produit et de l'argent, des ressources que l'on a. Il faut ensuite essayer de s'échanger ces ressources contre de la nourriture, passer par la case OMC, etc. C'était super instructif et vraiment drôle à jouer.
Nous avons aussi fait des trucs bizarres, comme faire une randonnée dans la neige et dans la nuit, des fois je me suis demandé POURQUOI ??

Mais voilà on est un peu comme une secte qui suit son gourou, Jochen. La où je me suis dit qu'on ressemblait VRAIMENT à une secte c'était pour la soirée de Noël. Le soir de la St Nicolas, on a chacun mis un cadeau dans une hotte, et nos pantoufles devant la cheminée. Nous sommes entrés dans la grande salle où nous nous sommes assis par terres sur des coussins. Nikolaus (St Nicolas en allemand) dormait, alors nous avons chanté des chants de Noël pour le réveiller. Mais le Père Fouettard a volé les cadeaux des enfants ! Alors St Nicolas est allé chercher son âne pour le rattraper ! Alors arrive une étrange créature longue et filiforme, vêtue de bleu comme une danseuse orientale... c'est Jochen déguisé en Christkind, l'ange de Noël ! Il vient partager du chocolat avec nous en susurrant des mots en franco-allemand que seuls nous pouvons comprendre, il invente des mots parfois ("partagieren") et s'adresse à nous de manière très personnelle. Et puis, nous avons vécu l'Illumination. A savoir qu'il a enflammé un dôme de sucre au dessus d'une casserole de vin chaud dans le noir. Je pense que qui n'a pas vécu un éco-volontariat dans sa vie ne peut pas comprendre ce qui s'est passé dans nos têtes à ce moment précis :)

L'éco-volontariat, quand on est pas seulement avec des hippies pieds nus qui se font un poncho à partir d'une couette et une robe à partir d'un paréo et d'une ceinture, c'est un peu un monde de bisounours qui essaie de refaire le monde. Ce deuxième séminaire était un peu une prise de conscience pour moi, à savoir que je vis aussi une expérience collective. Je fais partie d'un groupe, d'une petite famille, je ne suis pas seulement une stagiaire quelconque dans une ONG. 
Je fais partie de ce groupe et nous avançons ensemble dans notre rêve de "changer" notre manière de vivre pour la rendre plus en accord avec nos principes. L'écologie c'est de la politique mais ça vient aussi beaucoup des comportements individuels. Et charité bien ordonnée commençant par soi-même, c'est important de se questionner soi-même sur sa manière de consommer, de vivre.
Je dois dire que je vois vraiment les changements que j'ai apportés dans ma vie jusque là : j'ai beaucoup plus de conscience de ce que j'achète ou de ce que je mange, quand j'achète une brique de lait ou des oeufs, je ne choisis plus le bio parce que j'aime bien le vert et parce que ça fait mieux, mais parce que je pense à comment les poules ont été élevées et aux céréales peut être OGM et antibiotiques qu'a ingéré la vache. J'essaie désormais vraiment de réduire ma consommation de viande lorsque je mange dehors (puisque je n'en cuisine que trèèès rarement chez moi), je suis devenue encore plus créative dans ma cuisine pour ne pas gâcher le poireau jauni ou la pomme flétrie qui trainent dans le bac à légumes.

Peut être est-ce plus facile de changer sa consommation en Allemagne où la vie est beaucoup moins chère qu'en France. Ce qui est sûr c'est que je ne serai probablement plus la même à la fin de cette année. Mais même de retour en France, je ne me sentirai plus seule à lutter contre les assiettes de pique-nique en carton ou les sachets distribués en masse à la caisse. Parce que quelque part, j'aurai quand même une petite famille qui pense comme moi et me soutient dans mon combat quotidien.Et ça, ça fait du bien, parce qu'être seule à vouloir "sauver les pandas", c'est dur.